Histoire de la Commune de Gambsheim

(extrait du livre "Gambsheim" édité par Crédit Mutuel de Gambsheim en 1982)

Faisant partie des grandes agglomérations du Ried du nord qui s'égrènent le long du Rhin, Gambsheim est à 18 km de la capitale alsacienne et à 2 km du fleuve. Au recensement de 1976, le bourg comptait 3813 habitants.

Depuis la construction du bief de Gambsheim, réalisation franco-allemande, une nouvelle route relie les deux pays. Sur le musoir central du nouveau pont un monument dédié à Robert Schuman, le père de l'Europe, commémore cette première réalisation des deux États.

Le village est très ancien. C'est la proximité d'un passage à gué du fleuve qui a dû retenir les premiers habitants. Des trouvailles de l'âge du bronze, gallo-romaines et mérovingiennes confirment l'existence d'un habitat bien antérieur à sa première citation. C'est une charte du 16 avril 748 qui dénomme le lieu "Gamhbapine". Baron, de la famille des Etichonides ou Attich cède le village avec champs, prés, forêts et prairies au couvent de Honau, situé sur une île du Rhin à 5 km à l'amont. En 884, l'empereur Charles le Gros confirme cette donation et dénomme le village "Gamanesheim". En même temps apparaît pour la première fois Biura, Bettenhoffen, aujourd'hui englobé par Gambsheim. Le hameau tiendra le rôle de cité paroissiale jusqu'au lendemain de la seconde guerre mondiale. Nommée "Bethof" en 1264, elle abritait déjà une église.

En 1290, les moines quittent l'abbaye de Honau ruinée par les flots du Rhin, les propriétés reviennent à l'évêque de Strasbourg qui les incorpore dans le bailliage de La Wantzenau. A la suite de difficultés, le village est donné en gage en 1398 à Reinbold Huffel, chevalier, et à Nicolas Merschwin, prêteur de Strasbourg. En 1420, la moitié passe à Wirci de Hohenbourg et à Jean Knapp de Strasbourg pour la somme de 1.400 florins. L'autre moitié est cédée en 1435, pour 1.300 florins, à Conrad Bock, écuyer. La première moitié de cet engagement est rachetée par le Grand Chapitre en 1435 et la seconde en 1468.

A cause du passage de nombreuses troupes dans ce couloir rhénan, au cours de l'histoire, la commune a beaucoup souffert. En 1388, les troupes du Margrave de Bade mettent le village en flammes. Durant la Guerre des Voleurs en 1587, le village est pillé, de même qu'en 1592 durant la Guerre des Évêques. Mais la plus importante épreuve aura été la guerre de Trente Ans. A l'approche de la soldatesque de Mansfeld en hiver 1622, la population se réfugie sur les îles du Rhin et en pays de Bade et ne revient qu'à Noël. Quatre-vingt maisons et écuries sont incendiées. Lors de l'invasion suédoise en 1636, la population occupe à nouveau les îles du Rhin. après les misères de cette guerre, la piété chrétienne dédie la chapelle au nord du village à la Vierge Douloureuse. Les courtes incursions de la guerre de succession d'Espagne et d'Autriche au XVIlle siècle rechasseront les villageois sur les îles du Rhin.

Durant la période révolutionnaire, le 1er décembre 1793, Desaix lance une attaque contre les Autrichiens qu'il repousse jusqu'à Offendorf, et le 1er Floréal de l'An V (20 avril 1797), les troupes de Moreau jettent un pont sur le Rhin à Gambsheim pour venir en aide à l'armée d'Italie.

Ruines du villagePlus récemment, au début de la deuxième guerre mondiale, toute la population est évacuée en Haute Vienne; ce n est qu au mois d'août 1940, qu'elle retrouve son village. Pareil sort attendra les habitants en janvier 1945, quand ils seront tous déportés de l'autre côté du Rhin pour ne revenir, qu'au mois d'avril. Durant les combats de Janvier 1945, le village est très meurtri. Le Gouvernement reconnaît les mérites des habitants de la commune et la cite à l'ordre de la "Croix de Guerre avec étoile de Vermeil".

Il faudra vingt ans pour réparer et reconstruire la commune sinistrée. L'aspect typique qu'offrait le centre du village a beaucoup souffert. Quelques îlots de maisons alsaciennes et surtout la place de la mairie sont très bien conservés. La nouvelle église avec son campanile élancé est la plus belle œuvre réalisée par les reconstructeurs. Les ouvrages du bief et l'église sont réalisés avec l'or gris du sol de Gambsheim; les visiteurs ont ainsi l'occasion d'apprécier le cachet rhénan de notre commune.

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